Point Infos Sécurité

POINT INFOS SECURITE

Printemps 2013
Toujours à jour en automne 2013

La Tunisie en général

La Tunisie est toujours en plein dans son "printemps arabe". Un passage difficile politiquement, économiquement et socialement pour les Tunisiens : le chômage a augmenté, les prix ont flambé, l'espoir d'une vie meilleure est bien loin. Une situation comparable à tous ces pays d'Europe qui sombrent économiquement. Les Tunisiens ne baissent toutefois pas les bras : ils dénoncent, manifestent et ne laissent rien passer.

Cela ne touche en rien les touristes. On peut toujours séjourner et voyager en Tunisie avec autant de sécurité que dans n’importe quel pays d’Europe, en appliquant les mêmes simples règles de bon sens que chez vous.

Le Sud tunisien

Le Sud tunisien subit de plein fouet le chômage et l'augmentation des prix des aliments de base. C'est une population habituée à la vie rude. Les gens ont tous un toit, généralement un peu de terre et de bétail. Ils s'adaptent, comme ils l'ont toujours fait. Les manifestations sont rares dans le Sud, le Nord et ses crises politiques sont bien loin...

Mais le Sud fait peur - même aux Tunisiens du Nord !. C'est pourtant la partie de la Tunisie la plus tranquille et nonchalante, la plus égale à elle-même, avec une population on ne peut plus pacifique et accueillante... Ici, un étranger, quel qu'il soit, est toujours un invité qui doit être accueilli avec la plus grande considération, et un invité qu'on protège. Les codes d'honneur sont encore très forts.

Le Sahara en particulier

On ne rentre pas au Sahara comme dans un moulin. Le Sahara a ses règles - naturelles - et ses lois - instaurées depuis de nombreuses années pour votre sécurité.

Les zones interdites au tourisme :

  • La pointe sud du Sahara (ou grand sud saharien). Il s'agit de toute façon d'une zone militaire soumise à autorisations spéciales. Ça embête les passionnés de 4x4, mais ça ne change rien pour les randonnées chamelières.
  • Les zones sahariennes frontalières avec la Libye et l'Algérie, avec une marge de 30 km en-deça de la frontière.

Infos aux voyageurs en 4x4 et autres engins motorisés :

Toute une zone est autorisée en libre accès. Les zones plus lointaines sont soumises à autorisation et l’accompagnement par un guide saharien et autres règles sont obligatoires.

Toutes ses lois restrictives ont été instaurées suite à de trop nombreux accidents dûs à une méconnaissance du terrain. Je déconseille fortement d’y déroger.

Infos aux randonneurs, méharistes et cavaliers :

Tout circuit dans le désert est réglementé. Une autorisation délivrée, et par les autorités touristiques, et par la Garde Nationale, est obligatoire. Elle comprend le circuit détaillé, le nom et pièce d’identité de chaque personne, participants comme accompagnateurs. Les autorisations ne sont délivrées qu’aux agences de voyages locales habilitées à organiser un circuit saharien.

Bien entendu, les autorités ne donnent d’accord que si toutes les conditions de sécurité sont présentes. Si par éventualité un risque survenait pendant votre randonnée, elles prendraient aussitôt les mesures nécessaires et vous seriez rapatriés hors désert. J’ai déjà pu mesurer leur grande efficacité lors d'une forte pluie dans le désert remplissant brusquement des oueds sahariens. Les autorités ont prévenu chaque agence de voyages ayant des groupes dans les zones concernées et l'armée a aidé au rapatriement des groupes à Douz, en pleine nuit.

La Tunisie a tout à perdre à prendre le moindre risque avec ses touristes.

A cela s’ajoute le fait que vous êtes accompagnés par des chameliers, des guides professionnels, qui connaissent le désert comme leur poche, qui sont capables de faire face à tout situation et qui jamais, humainement parlant, ne se permettraient de vous faire courir le moindre risque.

Je vous déconseille fortement de partir dans le désert autrement qu’avec une agence de voyages habilitée.

A Douz et environs, vous trouverez à chaque coin de rue des “guides” qui vous proposeront de vous emmener dans le désert, avec toutes les explications possibles qu’avec eux, c’est mieux et moins cher qu’avec une agence. Ils ont des accords avec quelques agences - que je ne vous recommande bien sûr pas ! - qui leur délivrent ces fameuses autorisations. Heureusement, tout se passe généralement bien, mais en cas de pépins...

Les points qui font peur :

  • Les salafistes

Les salafistes purs et durs ne sont qu'une toute petite minorité qui fait beaucoup de bruits. La population combat et dénonce vivement chacune de leurs dérives. Ils ne représentent en aucun cas la Tunisie et les Tunisiens, comme leur forte médiatisation pourrait le laisser penser.

Dans le Sud, vous avez moins de “chance” d’en croiser qu’un scorpion dans le désert. Oups, pas sûr que la comparaison vous rassure ;) ! Et les croisements potentiels se passent plutôt dans l’ignorance la plus totale.

Vous croiserez par contre peut-être des barbus, totalement inoffensifs, aussi souriants et accueillants que le reste de la population.

  • Les enlèvements

La Tunisie n’est pas un pays à enlèvements.
Le seul cas a été en 2008, alors qu’un couple d’Autrichiens en 4x4 traversait la frontière algérienne vers la pointe sud. Il faut cependant savoir qu’ils circulaient sans guide (obligatoire), sans autorisation (qui leur avait été refusée) et qu’ils traversaient illégalement la frontière en hors-piste dans une zone interdite.
Ils ont été gardés en otage en Algérie/Mali et ont heureusement été relâchés sains et saufs.

Le terrain n’est pas favorable.
Le Sahara tunisien est un désert de sable, de dunes de plus en plus hautes au fur et à mesure que l’on s’y enfonce. Ce n’est donc pas un terrain où on circule facilement et encore moins où on se cache. Les seules zones qui seraient susceptibles d’être à risque sont interdites.

Les nomades de Tunisie sont des bergers pacifiques.
Seuls les nomades s’aventurent dans le désert, et seulement dans la partie du désert qu’ils connaissent, celle de leur tribu. En Tunisie, les nomades du désert sont tous des Bédouins, depuis toujours des bergers qui nomadisent avec leurs troupeaux. Même s’ils sont maintenant sédentarisés, l’esprit calme, serein et pacifique du Bédouin reste un trait marquant de leur personnalité. Ce sont eux qui vous guideront dans le désert.

Les zones de randonnées chamelières sont des zones surveillées.
Ces zones - et les autres - sont surveillées par la Garde Nationale et l’armée. Par les Bédouins aussi, qui sont toujours plus ou moins dans le désert, et particulièrement au printemps pendant la transhumance. Le téléphone arabe - et souvent même aussi le téléphone portable - y marche très bien ! Ils ont l’oeil partout, aucun mouvement suspect ne leur échappera.

Les zones de randonnées ne sont finalement pas si grandes à l’échelle du Sahara tunisien. Il n’y a pas besoin d’aller au fin fond du désert pour se sentir loin de tout, pour voir un ciel étoilé comme on n’en voit peu ailleurs et pour goûter à la vie nomade.

Je conseille aux plus frileux de randonner à partir de Douz. Même en méharée d’une semaine, vous aurez du réseau partout et des villages sahariens jamais très loin. Pour allier village saharien et plus grandes dunes, je conseille une méharée dans la région de Ksar Ghilane. Les autres peuvent “s’aventurer” sans risque jusqu’aux monts de Tembaïn dans le Grand Erg Oriental.

Un guide pratique

Pour ceux qui ont des envies de voyage mais aussi des appréhensions, je conseille ce guide pratique :
a.t.i.p.i .c, la méthode pour voyager zen et en sécurité

C’est un guide pratique complet et détaillé, disponible sous format pdf ou Kindle, qui récapitule tout ce qu’il faut savoir pour voyager en sécurité avec l’esprit tranquille. Je vous en parle plus sur mon blog : Voyager en sécurité en Tunisie et ailleurs : le guide pratique