Vos confidences de 2002 à 2005

1er RDV avec le Désert : Le 25 octobre 2002 Les grands sables

Vendredi 25 octobre 2002 - 14H45 Tozeur
Le 4x4 traverse le Chott el Jerid (*) et nous emmène là-bas au bout de la piste, au pied des dunes, où nous attendent nos chameliers.

Tout bascule. Du sable, un océan de sable, un coucher de soleil sur un paysage à vous couper le souffle ; quelques chameaux, un feu, une simple marmite, une théière dans la cendre et ces personnages semblant venus d'ailleurs, sortis de la nuit des temps, au regard profond comme ce désert : Mohamed, Ahli, Médani rois mages peut-être, princes sûrement !

Pour moi c'est Noël.

Merci Jo et Paulette de m'avoir suivi dans cette aventure. J'aimerais que nous y retournions. Je m'endors sur ma dune le cœur dans les étoiles, une pensée pour mes enfants.
Il y a quelques heures nous étions à Orly. Joseph ronfle déjà...

(*) chott = lac salé

Jacques
Les grands sables - octobre 2002

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Noëlle - fev 2003

Les mots manquent
pour décrire le silence,
le silence du désert
que nous écoutons
d'une écoute toute nouvelle,
invitation à notre propre silence intérieur,
invitation à l'écoute du coeur,
invitation de la nature
qui redevient toute puissante,
si pleine de présence
pour nos sens en éveil...
..Alors le chant de la brise
devient le chant unique,
devient la brise l'unique
et nous-même semblons devenir un avec elle...
...et le chant de l'oiseau,
comme une invitation au partage,
de cœur à cœur,
d'être à être...
nous ne faisons qu'un avec...
..et le chant de Magid
ce soir de lune claire
donne rythme et magie au feu...
dans une communion rieuse..

Cette vie qui les anime
elle les habite au plus profond de l'essentiel,
là où je rêve d'habiter un jour,
là où je désire naître à tout jamais,
là où l'illusion n'a plus sa place
car de toute évidence ce qui est, EST.

Nous qui savons si peu de la vie,
celle qui palpite dans le cœur
de ces princes du désert,
nous sommes comme deux petits enfants
assoiffés d'un brin de cette vérité,
et pour qu'en nous aussi la vie s'anime
nous commençons par doucement nous taire
pour d'abord accueillir ce que chaque instant
a à nous communiquer
de cette part d'essentiel..."

Noëlle - fev 2003

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Noëlle - mai 2005

Oui, j'ai encore la tête pleine de désert, de calme, d'étoiles, et cet espèce d'apaisement qui résiste, (pour combien de temps encore ?) à l'agitation alentour. C'est vraiment en quittant le désert que l'on prend la vraie mesure de ce qu'il nous a apporté, de ce que l'on a accueilli au plus profond de soi, de cet "essentiel" qui nous fait prendre tellement de distance, à notre retour, avec l'inutile.

Comme quelque chose déjà inscrit au fond de soi avec lequel on se reconnecte.

Je me sens comme bercée à nouveau, rien que de l'évoquer, par cet étrange impression, ce sentiment d'être comblée, d'être "remplie", peut-être d'exister plus fort..

Alors forcément, il y en aura d'autres....

OUI, tout s'est très bien passé, je suis ravie de cette nouvelle expérience, différente de la précédente mais tellement riche aussi. J'ai eu raison de ne pas m'inquiéter à l'avance du groupe, on s'est très bien entendu et avons partagé d'excellents moments.

Les paysages étaient très beaux. Toutefois, C. et moi pensions être immergées beaucoup plus vite dans de vraies belles dunes (tu sais, celles qui nous font monter l'émotion au bord des yeux). C'est la seule frustration de la semaine, qui n'a néanmoins pas gâché le séjour pour autant.

Quant au guide et aux chameliers, trois personnalités différentes mais trois cœurs d'or. Salem est la gentillesse et la pureté incarnées et qu'est-ce qu'il nous a fait rire aussi. Massoud est d'humeur toujours égale, toujours très posé, très disponible, très attentif, je trouve qu'il a beaucoup donné le rythme qui "nous posait". Quant à Belgacem, au tempérament affirmé, il veille à tout et gare si on ne respecte pas la règle annoncée ! Le soir les veillées étaient délicieuses, les chants magnifiques et même J.P. nous a ravis les oreilles. On s'est vraiment régalé à chaque repas, seule L. avait du mal à manger à cause de la chaleur qui lui coupait l'appétit. Moi, ni la chaleur ni le froid ne m'ôtent ce plaisir de partager un bon repas...

Noëlle
"Piste oubliée" - mai 2005

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Philia - dec 2003

Un an plus tard...

"Le matin quand je pars dans le froid glacial et que le ciel est bleu dans mon Alsace, l'appel du désert est fort ! Sortir le nez de la bonne torpeur douillette de mon sac de couchage et voir en face les dunes au soleil levant, se promener dans les sables étincelants de cristaux de glace (alors que le matin n'importe où ailleurs je ne peux pas faire 3 pas avant d'avoir pris un café). L'immensité ronde du monde autour de soi. Cette sensation qu'on ne peut avoir que dans le désert d'être exactement au centre du monde puisque l'horizon est infini. Puis le café très brûlant et le pain frais et croustillant trempé dans l'huile d'olive, quel délice sublime malgré le froid. On me proposerait ça dans un hôtel, je détesterais, mais dans le désert ...

Quand je reviens ? Inch'allah, seul lui le sait. Mais je retournerai dans le désert, seule ou non, et ce sera avec vous !"

Philia
"Les grands sables" - décembre 2003

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Mano - fev 2005

Une première journée dans le désert

Ah ! toujours un peu dans le désert, oui.... je pense qu'une partie de moi y restera toujours alors qu'une autre n'y retournera que de temps en temps.

Senti tellement bien, naturel, si loin de toute question existentielle et si proche de toutes réponses ; sage et heureux.

Dans le sable ; cette finesse même que tu respires, manges et bois sans t'en rendre compte, cette soie qui te caresse ou te ponce selon l'humeur du vent.

Après le ravitaillement au souk et une journée de pistes en 4x4 juste ponctuée de contrôles militaires, un homme sur le bord du chemin dans le sable et le vent ; c est un de nos chameliers qui nous attend.

C'est une quasi tempête de sable qui nous accueille ; horizon bouché à 50m, tu apprends vite fait à te protéger la tête avec le chèche. Tous planqués sous la grande tente nomade, je reste avec les chameliers qui préparent le couscous et le thé. Les conditions sont difficiles, le vent assez violent nous enfouis perpétuellement dans le sable, qui s'infiltre absolument partout. (j'en ai toujours dans mes ourlets.) Je commence à me demander où je suis. J'AIME le vent, sincèrement, j'en suis fou. Mais le sable semble dur à supporter si les conditions persistent.

Tu t'attends à ce que le repas croque sous la dent, mais non, les grains sont trop fins !

Enfin avec la nuit le vent tombe. D'un coup. Tous soupirent autour du feu, chaleur et lumière. Un autre thé, quelques dattes et sortie du bendir, percussion d'un demi-mètre de diamètre avec 3 fils métalliques tendus sous la peau, sur le principe d'une caisse claire. S'élèvent alors d'étranges mélopées aux rythmes tertiaires, complexes et subtilement variés. Les chants sont suaves, mélancoliques ou joyeux, emplis de foi ou d'amour. Les yeux brillent, la peau le feu les voix les étoiles les cœurs vibrent à l'unisson ; il fait bon vivre.

Je me couche comblé, mais je n'ai rien vu.

Au réveil j'ai les sourcils circonflexes, la bouche ouverte et 2 billes à la place des yeux : nous sommes entourés de dunes à perte de vue. Lever du soleil, la sensation est indescriptible ; je ne peux maintenant que hocher la tête et hausser les épaules face à mon clavier. J'y étais...

La robsa, la galette, est sortie du sable, sous le brasier, rompue, puis chacun la trempe dans l'huile d'olive et l'harissa, ou l'accompagne soit de Riki (Vache qui rit) soit de bsissa. (pâte de blé, pois chiches, lentilles, sésame, fenugrec, amandes, multitude d'épices et de secrets, huile d'olive, sel et sucre. une boule dans la poche fait le repas des nomades.) Le thé des invités est clair dans un grand verre, celui des hôtes bout avant le lever du soleil, sirop-coup de fouet servi dans un dé à coudre.

On lève le camp, charge les chameaux - qui sont d'ailleurs des dromadaires - et au quart du jour "yallah nemchou !" , "en route", en marche.....direction ? Les touristes et l'initiatrice ont leurs GPS, nos guides, le soleil.

Celui-ci au zénith, une heure de pause. Où ? Ici...Feu, thé, dattes, riki, robsa, oranges, puis contemplation ou sieste. Et "yallah nemchou !" Par où ? c'est pourtant facile, on vient de derrière, on va devant...

Aux trois-quarts de la journée, installons le bivouac. Au creux d'une dune un peu plus haute ou entre deux buissons. Le coin doit être libre de mauvaises influences, d'esprits ou Djinns, farfadets du déserts. Les chameliers savent...

Alors on décharge les chameaux, forme un salon de bagages et couvertures, demi-cercle face au tas de bois suffisant pour la nuit et le matin. Nos hôtes préparent le repas et lèvent la tente ; notre aide a tendance à les ralentir...un disparait sans bruit les yeux rivés au sable, certainement pour poser secrètement un collet.

Généralement les hommes du désert prient cinq fois par jour et toute projection dans le futur est suivie d' "Inch Allah", "si Dieu le veut "; c'est si naturel dans un milieu où si peu de conditions sont contrôlables. Bien sûr les provisions (eau et nourriture) sont déterminées mais le nombre de rencontres avec des nomades et le nombre de partages de notre richesse impossible à prévoir. Et il est impressionnant de constater qu'une vie agréable - et non une survie - est possible avec si peu !

De retour à Heathrow, j'ai plus d'achats français en duty free que de produits du sol africain. Mais les "cadeaux du désert" sont des souvenirs particuliers : trois litres de sable pour me replonger dans sa finesse millénaire de temps en temps, cinq kilos de dattes, un d'harissa et un demi de bsissa, car on s'attache.... une corne de chèvre, des coquilles d'œufs d'autruches et une vingtaine de pointes de flèches en silex, vieilles d'à peine cinq mille ans....( A leur découverte, la comparaison entre la vie des hommes à cette époque et la nôtre est matière à réflexion. Un peu plus je veux dire...) Quelques photos, pâles imitations surexposées, un beau teint qui s'effrite sous l'ongle en deux semaines (oui, surtout à Londres...) mais le plus important reste : ce CALME issu d'une courte vie hors du temps.

Mano.
"Caravane saharienne" - Février 2005

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Claire - fev 2005

Nous avons donc décidé de partir dans le désert avec Sahara-Tunisie.com. Nous avons bien fait ! C'était vraiment génial ! Les chameliers Belgacem , Abdallah, Hedi et notre guide Lamine (dont la cuisine est excellente) ont été très gentils !

Les paysages étaient souvent différents de ce que j'imaginais (il y a beaucoup de végétation), mais ils sont très beaux !
Pendant cette méharée , Hedi a attrapé un poisson des sables et nous l'a montré.
La fabrication du pain faite par Belgacem (3 fois par jour) m'a impressionnée !
Chacun des chameliers avait sa tache et s'occupait de ses chameaux . Bien sûr, au retour nous avons du sable partout mais tellement de bons souvenirs !
Nous avons vraiment envie de revenir et d'aller plus profondément dans le désert .

Merci beaucoup à Lamine, Hedi, Belgacem et Abdallah pour ce voyage inoubliable !

CLAIRE, 13 ans
A l'orée de Douz, février-mars 2005

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Corinne - mai 2005

J'ai eu beaucoup de mal à atterrir, le retour dans la civilisation est terrible ! Le temps me manque pour faire un vrai résumé de tout ce que j'ai ressenti mais si je dois garder un seul mot je choisirai le terme : fabuleux !

J'ai tout simplement été époustouflée par le désert et tout ce qui s'en dégage. La réalité transcende l'imaginaire et va au delà des rêves les plus fous. Et la prise de conscience que l'on n'est pas en train de rêver est particulièrement troublante.
Aller loin, très loin dans le ressenti et le vécu laisse une empreinte indélébile !
J'espère que l'effet restera longtemps, très longtemps !

J'avais juste un vieux rêve qui traînait dans un coin de ma tête...
Puis un jour une envie folle de désert m'a prise là, au creux de l'estomac, et je n'ai eu de cesse que lorsque mon billet a été pris.

Je ne savais pas ce que j'allais chercher ni pourquoi, mais je sais bien ce que j'y ai trouvé en tout cas !! Et ça ne me lâche plus !

Mon premier émerveillement fut ma première nuit à la belle étoile... Pourquoi mettre cette expression au singulier c'est injuste pour les milliards de belles étoiles !!!!
Impossible de dormir devant un tel spectacle ! J'ai passé les 2 premières nuits complètement blanches et la sieste n'est pas venue non plus tellement j'ouvrais de grands yeux et que mon corps tout entier était en éveil !
Les nuits sont merveilleuses dans le désert, j'ai vu 14 étoiles filantes ! On a eu la chance d'avoir un dernier quartier de lune puis nuit noire !!!
Le ciel m'a happée, comme nulle part ailleurs !

Et que dire des levers et couchers de soleil.... !

Les feux de camps du matin et du soir, les excellents repas faits de rien, la sérénité de Massoud et son incessant sourire et la gentillesse de Salem, les veillées, les chants bédouins, les voix d'hommes, les animaux que Massoud se faisait une joie de débusquer et de nous montrer, leur traces sur le sable. Ah le sable, douceur sublime sous les pieds, tellement doux que l'envie était irrésistible de rouler dedans du haut des dunes, de plonger dans ses particules de soie, de le caresser et le faire glisser entre ses doigts. Le thé excellent et le pain...ah le pain !

Bref j'en suis revenue enchantée et charmée... !
Régulièrement les gens qui me rencontrent me disent encore que j'ai des étoiles dans les yeux... c'est sûrement de les avoir tant regardées la nuit !"

Corinne
"Piste oubliée" - mai 2005

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Jacques - nov 2005

De la nuit dans le désert à la magie de l'aube

Au bivouac, autour du feu, la Nuit prend ses droits, fraîchit les hommes, fraîchit le sable.
Quand chacun aura plongé dans son duvet, éteint sa lampe, commence alors, le grand silence SIDERAL. Des étoiles filent et nous regardent nous endormir. Ces soirs-là, j'écoutais le silence...

Et puis, la magie de l'Aube, une autre laiteuse, laiteuse de froid, de couleurs, du silence à peine troublé par les craquements du bois dans le feu ; un feu rallumé par Khalifa, un feu plein des lenteurs du geste ancestral de ces hommes du désert sortis comme des rois mages des sables de la nuit. Nous avions dormi à même le sable et pourtant, il en avait des étoiles notre hôtel, des milliers d'étoiles. Avec l'ami Jacques toujours réveillé très tôt, enveloppés dans nos burnous, nous serrions dans nos mains et dans nos yeux notre premier quart de thé brûlant. Ce dont je suis sûr, c'est que nous nous parlions en "silence", sans dire un mot.
C'est peut-être ça mon DESERT : "une grosse pincée de sable, des poussières d'étoiles, les murmures du silence et... beaucoup de partage !!!

Jacques.
"Les grands sables" - novembre 2005

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Annick & Grant - nov 2005

Grant et moi sommes rentrés depuis bientôt deux semaines et nous sommes tous les deux remplis d'une espèce de tristesse et de joie. Tristesse puisque le voyage fait partie du passé. Joie car nous avons eu la chance de le vivre et il revit en le racontant à nos amis.

J'aimerais faire part de quelques moments particuliers. Lors de notre première nuit dans le désert, Mahloud et Boubaker ont chacun pris leur flûte et joué quelques morceaux. Grant et moi les avons écoutés avec respect. Nous avons vite été transportés, en pensée du moins, à de multiples concerts auxquels nous avons assistés des coulisses. De derrière le rideau, nous pouvions voir l'infinité du désert, du sable et des étoiles. C'est la plus belle salle que nous ayions vue...

La deuxième nuit, après le repas, Boubaker nous a raconté une histoire: "La Fille du Bey". Nous nous sommes sentis transportés dans le Pays des Mille et Une Nuits. Ce sont deux moments que nous n'oublierons jamais.

Annick et Grant
"Parcours nomade" - novembre 2005

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